Réduire la taxe (surtaxe) de 39 % vers les USA : défi ou opportunité pour les entreprises suisses ?

Mercredi, Août 13, 2025

Accéder au marché américain est une formidable opportunité mais pour certains produits suisses, une surtaxe d’importation de 39 % vient alourdir la facture.

La taxe de 39 % appliquée par les USA à certains produits suisses naît souvent de mesures protectionnistes, de litiges commerciaux ou d’absence d’accords préférentiels spécifiques. Elle pénalise fortement l’exportation directe suisse. Cette situation force les entreprises à repenser leur organisation pour rester compétitives.

Cet article propose une réflexion rapide sur les solutions à court et moyen terme pour réduire l’impact de cette taxe, tout en explorant les opportunités de développement dans des pays émergents et les stratégies d’optimisation des droits de douane grâce à la transformation. Nous examinerons également l’intérêt de la transformation en pays à balance commerciale négative pour contourner certains blocages douaniers.

Réduire la taxe à court terme : optimisation douanière et « sourcing stratégique » (réflexion proactive) :

Changer l’origine douanière

Les règles d’origine déterminent le pays à partir duquel un produit est considéré comme « fabriqué » au sens douanier. Pour bénéficier de taux de droits de douane réduits, il est parfois possible de modifier la chaîne de valeur afin que le produit acquière une origine différente. Cela peut impliquer un changement substantiel dans la composition ou la transformation du produit dans un pays tiers.

  • Effectuer une transformation substantielle (assemblage, usinage, finition) dans un pays de l’UE ou partenaire des USA.
  • Externaliser certaines étapes pour que le produit soit considéré comme « originaire » de ce pays.
  • Exemple : machine-outil fabriquée en Suisse → calibrée en Allemagne → origine « UE » puis exportée aux USA.

Réduire la taxe à moyen terme, investir et se développer dans les pays émergents :

Développer une présence dans des pays émergents à forte croissance, comme certains États des Balkans, permet non seulement de profiter de coûts de production plus faibles, mais également d’optimiser les droits de douane grâce à des accords bilatéraux avantageux (Suisse – Kosovo par exemple)

Miser sur les pays à balance commerciale négative (pourquoi pas ?) :

Certaines entreprises choisissent d’exporter temporairement leurs produits vers un pays à balance commerciale négative (c’est-à-dire il importe plus qu’il n’exporte), afin  d’y effectuer une première transformation, puis de réexporter vers les USA. L’intérêt de cette démarche réside dans la possibilité de bénéficier, dans certains cas, de quotas ou de droits de douane réduits en raison de la volonté américaine d’équilibrer ses échanges commerciaux.

Conclusion :

Les avantages de ces stratégies résident dans la réduction potentielle des coûts douaniers et l’accès facilité au marché américain. Toutefois, il existe des risques :

·       Complexité administrative accrue : dossiers de conformité, audits, documentation précise sur l’origine et la transformation.

·       Risque d’instabilité : changements politiques ou révision des accords qui peuvent rapidement remettre en cause les avantages obtenus.

·       Coûts logistiques additionnels : transports multiples, coordination avec plusieurs partenaires, délais accrus.

En résumé :

Réduire cette taxe, c’est combiner droit douanier, stratégie logistique et choix de partenaires. Bien maîtrisée, cette contrainte peut devenir un levier d’expansion internationale et un relais de croissance.

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